YOGA TAICHI 91

Alliance harmonieuse du Taichi chuan , du Qiqong , du Yoga et de la Méditation

 

Trouvez par la pratique votre paix intérieure
drapeau france drapeau anglais drapeau usa drapeau espagne




YOGA TAICHI 91

Christian RASOTTO

06 17 08 68 09

shanti91160@gmail.com

Lama SOGYAL Rimpoché est le maître spirituel de l'association RIGPA

Sogyal rimpoché presente ici la meditation comme une pratique qui revele la paix interieure. Il evoque les benedictions que nous ressentons lorsque nous entrons en contact avec la nature de notre esprit.

Leenseignement du Bouddha est vaste. La seule Parole du Bouddha comprend plus deune centaine de volumes. De plus, les commentaires et les traites des grands erudits indiens comportent plus de deux cents volumes, sans compter toutes les euvres des grands maîtres tibetains.

Et pourtant, leenseignement du Bouddha peut etre synthetise deune faeon tres profonde. Je me souviens des paroles de mon maître Dilgo Khyentse rimpoché :

Leenseignement du Bouddha est e la fois vaste et profond : Vaste est leapproche de leerudit, du pandit et profond est leapproche du yogi.

Quand on a demande au Bouddha de resumer son enseignement, il a dit

Ne commettre aucune action negative
Cultiver un tresor de vertus
Dompter cet esprit qui est le netre
Ceci est leenseignement de tous les bouddhas.

Ne commettre aucune action negative signifie abandonner toutes les actions nuisibles et negatives qui sont la cause de la souffrance pour les autres ainsi que pour nous-memes.

Cultiver un tresor de vertus consiste e adopter les actions positives et benefiques qui sont la cause du bonheur, pour les autres ainsi que pour nous-memes.

Cependant, le plus important est de dompter cet esprit qui est le netre.

Ceest pourquoi des maîtres tels que NyoshuL Khen rimpoché ont souvent dit que cette phrase resume e elle seule leessence des enseignements du Bouddha.

Parce que si leon peut realiser la vraie nature de notre esprit, ceest le le point essentiel de leenseignement et de toute notre existence.

Leesprit est la racine de toute chose, le responsable de la souffrance et du bonheur, du Samsara et du Nirvana. Dans les enseignements tibetains, on appelle leesprit le roi qui est e leorigine de toute chose - kun je gyalpo - le principe universel qui ordonne tout. Comme lea dit le grand maître Padmasambhava

Ne cherchez pas e trancher la racine des phenomenes, cherchez plutet e trancher la racine de leesprit.

Ceest pourquoi ces paroles du Bouddha meinspirent tant :

Nous sommes ce que nous pensons, et tout ce que nous sommes seeleve de nos pensees. Avec nos pensees, nous creons le monde.

Parlez et agissez avec un esprit pur et le bonheur seensuivra. Si seulement nous pouvions nous le rappeler, le garder dans notre ceur et maintenir notre ceur et notre esprit purs, le bonheur seensuivrait reellement. Tout leenseignement du Bouddha vise e dompter cet esprit qui est le netre et e preserver un ceur et un esprit purs.

Cela commence par la pratique de la meditation. Nous permettons e toutes nos pensees et nos emotions turbulentes de se deposer tranquillement dans un etat de grande paix naturelle. Comme le dit Nyoshul Khen rimpoché :

Laissez reposer dans la grande paix naturelle
Cet esprit epuise, Battu sans releche par le karma et les pensees nevrotiques,
Semblables e la fureur implacable des vagues qui deferlent
Dans leocean infini du samsara.
Laissez le reposer dans la grande paix naturelle.

Comment donc les pensees et les emotions se deposent-elles e Si vous laissez un verre deeau boueuse reposer, sans leagiter, les particules de terre se deposent progressivement au fond, permettant e la clarte naturelle de leeau de se manifester.

De la meme faeon, en meditation, nous laissons nos pensees et emotions se deposer dans un etat deaise naturelle.

Il y a une citation merveilleuse deun des plus grands maîtres du passe, qui fut une revelation pour moi lorsque je leentendis pour la premiere fois, car ces deux phrases devoilaient la nature de leesprit et la faeon dey demeurer - ce qui est la pratique de la meditation. En tibetain, ceest tres beau, presque musical chou ma nyok na dang, sem ma chu na de. Ce qui signifie approximativement :

Leeau, Si vous ne leagitez pas, deviendra claire ; leesprit, laisse inaltere, trouvera sa propre paix naturelle.

Ce qui est remarquable au sujet de cette instruction, ceest queelle met leemphase sur leaspect naturel de leesprit qui lui permet tout simplement deetre, inaltere et sans rien modifier.

Notre veritable probleme est la manipulation, la fabrication et un exces de pensees. Un maître disait souvent que la cause racine de tous nos problemes mentaux etait cet exces de pensees. Comme le dit le Bouddha : Avec nos pensees, nous creons le monde. Mais Si nous gardons notre esprit pur et le laissons reposer tranquillement dans leetat naturel, ce qui se passe alors, lorsque nous pratiquons, est tout e fait extraordinaire.

Dans la voie bouddhiste, la premiere pratique de la meditation est shamatha , en tibetain shine, demeurer paisiblement ou meditation de la tranquillite . Lorsque nous debutons, ceest une pratique de leattention.

La pratique de shamata peut se faire sur un objet, un support, ou sans objet. Quelquefois, nous utilisons une representation du Bouddha comme objet, ou bien, comme on le retrouve dans toutes les ecoles du bouddhisme, nous observons la respiration, avec legerete et attention.

Notre probleme est que notre esprit est toujours distrait. Quand il est distrait, leesprit cree des pensees e leinfini. Il neest rien queil ne pense, queil ne fasse. Si seulement nous leobservons, nous nous rendrons compte de notre manque de discernement, e quel point nous laissons toutes sortes de pensees nous envahir et nous egarer.

Ceest devenu la pire de toutes nos mauvaises habitudes. Nous neavons ni discipline, ni aucun moyen de porter notre attention sur les pensees de toute sorte qui nous viennent ; quoi queil seeleve, nous nous laissons emporter dans un tourbillon deillusions, et nous les prenons tellement au serieux que nous finissons non seulement par y croire mais par nous y identifier.

Bien ser, nous ne devons pas supprimer nos pensees et nos emotions, ni nous y complaire. Notre probleme est que nous nous sommes trop laisses aller e penser, et il en resulte des maladies mentales et physiques.

De nombreux medecins tibetains ont observe une recrudescence, dans le monde moderne, de troubles causes par des perturbations du prana, leair interieur. Tous sont causes par un exces deagitation, deinquietude, deanxiete et de pensees seajoutant au rythme de vie et e leagressivite qui dominent nos vies.

La seule chose dont nous avons besoin est la paix. Ceest pourquoi nous nous apercevons que le simple fait de nous asseoir quelques instants, deinspirer et deexpirer en laissant les pensees et les emotions se deposer tranquillement, peut etre une merveilleuse faeon de faire une pause.

Quand on se laisse aller e leinattention et e la distraction et que leon reflechit trop, quand on se perd dans les pensees, que leon suscite les problemes mentaux et leangoisse, leantidote e appliquer est leattention. La discipline de la pratique de shamatha consiste e ramener sans cesse leesprit au souffle. Si vous etes distraits, e leinstant meme oe vous vous en rendez compte, ramenez tout simplement votre esprit au souffle. Rien deautre neest necessaire. Meme se demander Comment est-ce possible que je me sois laisse distraire est encore une autre distraction.

La simplicite de leattention, qui ramene sans cesse leesprit au souffle, va progressivement leapaiser. Quand vous essayez de mettre un enfant au lit, il voudra seamuser avec vous et si vous le laissez faire, il sera de plus en plus agite et ne pourra jamais seendormir. Il faut le prendre dans vos bras, rester avec lui, attentif et tranquille, et il finira par se calmer. Il en va de meme pour leesprit aussi agite soit-il, ramenez-le sans cesse, encore et encore, e la simplicite du souffle.

Graduellement, leesprit se deposera, il se deposera en lui-meme.

Au debut, bien ser, on peut se sentir un peu conscient de soi-meme. On croit que lorsqueon observe le souffle, il y a trois choses separees : leacte de respirer, celui qui respire, et la respiration.

Mais peu e peu, e mesure que la pratique se perfectionne et que notre esprit se depose, leacte de respirer, la respiration et celui qui respire deviennent un, et finalement, ceest comme Si vous etiez devenu le souffle.

Les maîtres insistent toujours sur leimportance de ne pas trop se focaliser lorsque vous pratiquez la concentration du repos calme . Ceest pourquoi ils conseillent deaccorder e peu pres vingt-cinq pour cent deattention au souffle.

Mais comme vous pouvez le constater, leattention seule neest pas suffisante. Lorsque vous etes en train deobserver le souffle, vous vous retrouvez apres quelques minutes au milieu deun match de football, ou jouant le rele principal dans votre propre film. Ceest pourquoi vingt-cinq pour cent seront consacres e une conscience soutenue et continuelle qui supervise et verifie que vous etes toujours attentif au souffle. On laissera les cinquante pour cent restants de leattention dans une detente spacieuse.

Bien ser, cette repartition de leattention nea pas e etre aussi precise, tant que ces trois elements - attention, conscience claire et detente spacieuse - sont presents.

etre spacieux est vraiment une chose merveilleuse.

Quelquefois, le simple fait deetre spacieux suffit e lui seul e calmer leesprit. Cette qualite spacieuse est leesprit meme de la meditation ; ceest aussi la generosite de base de la meditation. Dans la pratique de shamatha, lorsqueon peut allier cette detente spacieuse e leattention focalisee sur le souffle, leesprit se depose peu e peu.

e mesure queil se depose, une chose extraordinaire se produit tous les aspects fragmentes de vous-meme se deposent et vous trouvez la plenitude. Negativite et agressivite, douleur, souffrance et frustration sont finalement desamorcees. On fait leexperience deun sentiment de paix, de detente spacieuse et de liberte. Et de le naet une tranquillite profonde.

e mesure que leon perfectionne cette pratique et que leon devient un avec le souffle, le souffle lui-meme, en tant queobjet de notre pratique, finit par se dissoudre et on se retrouve suspendu dans leinstant present.

Nous arrivons e un etat centre en un seul point, qui est le fruit et le but de shamatha.

Demeurer dans leinstant present, dans la tranquillite, est un excellent accomplissement, mais revenons e leexemple du verre deeau boueuse, si vous ne leagitez pas, les particules de terre se deposeront et tout deviendra clair. Cependant, les particules de terre sont encore le, tout au fond ; le jour oe vous leagiterez, les particules de terre remonteront e la surface.

Tant que nous rechercherons leimmobilite, nous pourrons apprecier la paix et le repos, mais chaque fois que notre esprit sera quelque peu perturbe, les pensees trompeuses surgiront de nouveau.

Demeurer dans leinstant present de shamatha ne nous permettra pas deevoluer, et ne nous conduira pas e leeveil ou e la liberation. La conscience du moment present devient un objet subtil, et leesprit qui repose dans leinstant present, un sujet subtil.

Tant que nous resterons dans le domaine du sujet et de leobjet, leesprit fera encore partie du monde conceptuel ordinaire du samsara.

Mais avec la pratique de shamatha, notre esprit a retrouve un etat de paix et de stabilite. Tout comme leimage dans un appareil photo devient plus precise quand vous faites la mise au point, leattention centree en un seul point de shamatha permet e la clarte de leesprit de se manifester davantage.

Tandis que les obscurcissements sont peu e peu elimines et que leego et sa tendance e saisir commencent e se dissoudre, la vue claire ou vue profonde de vipashyana , en tibetain lhak tong, se revele.

e ce moment precis, nous neavons plus besoin de nous ancrer dans leinstant present et nous pouvons aller au-dele de nous-memes, dans cette ouverture la sagesse qui realise le non-ego. Ceest cela qui vaincra leillusion et nous liberera du samsara.

Considerons leimpact de cela sur la faeon dont nous gerons les pensees et les emotions. Pour commencer, manquant de securite et de stabilite, nous sommes eparpilles et envahis par nos pensees.

Ceest pourquoi dans la pratique de leattention, nous nous focalisons sur un objet, le souffle.

Mais quelles que soient les pensees qui seelevent, elles proviennent toujours et seulement de notre esprit, aussi naturellement que les rayons proviennent du soleil et les vagues de leocean.

Nous nous trouvons e present dans leetat de repos calme , les choses seelevent, bien que neayant jamais ete separees de nous et nous sommes differents. Il neest plus besoin de craindre de perdre notre equilibre ou deetre distrait, plus besoin deentraver ce qui seeleve, e present que leouverture de la vue profonde seest revelee.

Nous sommes devenus comme un roc, affrontant vents et marees, et non plus, comme auparavant, la plume balayee de tous cetes par le moindre souffle.

La seule chose e faire est de maintenir notre conscience claire.

Lorsqueune pensee surgit dans cet etat deimmobilite, si on peut la reconnaetre avec cette conscience claire, elle retournera se dissoudre dans la nature de leesprit.

Les pensees et les emotions deviennent comme les vagues de leocean, elles se dressent et retournent se fondre dans leimmensite.

Nous devenons comme leocean lui-meme vaste, spacieux et calme. Il ne nous reste plus rien e faire deautre que de maintenir cette conscience claire.

Bien ser, ce qui seeleve risque de destabiliser un debutant, de faire ressurgir les vieilles habitudes.

e leinstant oe ce qui seeleve est vu comme separe de nous, nous nous perdons. e ce moment crucial, avant que ce qui seeleve ne devienne une pensee, il nous faut absolument maintenir notre conscience claire. Il nous faut veiller sur notre conscience claire, comme un rappel naturel qui nous fait revenir et sans lequel nous serions balayes.

Ce que je decris ici est un procede que leon appelle immobilite, mouvement et conscience claire (ne gyn rig sum).Sa signification va en seapprofondissant e mesure que nous atteignons des etapes de realisation de plus en plus profondes.

Tandis que nous progressons, et que nous laissons ce qui seeleve se dissoudre et se liberer e la lumiere de notre conscience claire, cela ne fait que renforcer et prolonger leimmobilite, tout comme les vagues et les remous embellissent leocean.

Par la pure conscience de la vue claire et par la sagesse qui realise le non-ego, nous accedons e la nature de leesprit. Au cours de notre progression, nous aurons de profonds apereus de la nature de la realite et de nous-memes ; en effet, au fur et e mesure que la dualite sujet-objet se dissout, nous parvenons e leetat de non-dualite.

Quand nous y parvenons, nous connaissons un etat de paix profonde. Nyoshul Khen rimpoché parlait souvent de la grande paix naturelle - rang shyin shyiwa chenpo - la profonde paix de la nature de leesprit, la paix du Madhyamika, du Mahamoudra et du Dzogpachenpo. Comme lea dit le Bouddha,

le nirvana est la veritable paix.

Lorsqueon parvient e cette paix de la nature de leesprit, on decouvre une vaste etendue, une grande ouverture : les nuages se sont comme evapores, revelant un ciel infini et ouvert.

Les pensees et les emotions semblables aux nuages se sont dissoutes grece e la pratique de la meditation, devoilant la nature semblable au ciel de notre esprit.Dans ce ciel brille le soleil de notre nature de bouddha, notre bodhicitta, le ceur de leeveil.

Le soleil possede deux qualites merveilleuses : la chaleur et la lumiere. Sa lumiere eclatante est semblable e la sagesse, et sa chaleur e leamour et e la compassion.

Si leon demande : Queest-ce que leesprit du Bouddha e Ceest simplement cela : la sagesse et la compassion.

Et comme le disent les enseignements, nous avons tous la nature de bouddha, nous sommes tous des bouddhas en devenir. Leesprit purifie devient sagesse et le ceur purifie devient amour et compassion. Si vous purifiez vos pensees, cette intelligence pure, non souillee par leignorance, est la sagesse. Quand les emotions sont purifiees, elles seelevent en compassion.

Ainsi, par cette pratique, nous pouvons apprehender la profonde purete de la nature de leesprit, cette grande paix dont parlait le Bouddha lors de son eveil, il y a plus de deux mille-cinq-cents ans sous learbre de la Bodhi, en ce lieu appele aujourdehui Bodhgaya. Ces premieres paroles furent :

Paix profonde, simplicite naturelle, luminosite non-composee .

Par ces paroles, disait souvent Dilgo Khyentse rimpoché, le Bouddha proclama le ceur de son eveil, qui est leetat du Dzogpachenpo, la Grande Perfection.

Ceest cette paix profonde que nous cherchons e atteindre par la pratique. En fait, dompter cet esprit qui est le notre est parfaitement accompli quand nous la realisons.

Voyez e quel point, lorsque leamour nous inspire et nous emeut, nous nous retrouvons absolument desarmes. De la meme faeon, quand nous realisons la nature de leesprit grece e cette pratique, cela desamorce et dissout les pensees et les emotions ordinaires.

Alors, une compassion et un amour immenses rayonnent e travers nous, tout comme le soleil nous prodigue sa chaleur.

Des que nous nous relions e la purete de notre nature inherente, notre nature de bouddha, notre bonte fondamentale - notre bon ceur - se revele. La tendresse, la compassion et leamour emanent tout simplement de nous. Ainsi, vous etes tout e fait en contact avec vous-meme, mais egalement avec les autres. Vous ressentez une veritable unite. Il ney a plus aucune separation entre vous et les autres. Il ney a meme plus de separation entre les differents aspects de vous-meme.

Trop souvent les barrieres et les problemes sont notre propre fait. Nous sommes en guerre contre nous-memes. Par cette pratique, leetreinte de leego se releche et notre tendance e saisir seevapore. Ainsi le conflit, la souffrance et la douleur de la fragmentation et de la lutte interieure disparaissent.

Pour la premiere fois, nous pouvons nous pardonner e nous memes, de faeon fondamentale.

En meme temps, les attentes, les peurs et les anxietes seevanouissent, et avec elles toutes ces sensations de blocage et de fermeture, cette impression de ne pas etre en contact avec nous-meme et les autres, deetre coupes de nos propres sentiments, ce qui nous interdit tout acces au bonheur.

Ce que cette pratique peut nous apporter est incroyable, et quand jeentends ces enseignements du Bouddha, transmis par les grands maîtres, quand je ressens leur verite dans mon propre ceur, par la modeste pratique que je connais, je ressens leur immense benediction.

Ce qui est extraordinaire, ceest que vous pouvez reellement faire leexperience de la verite contenue dans les enseignements. Ce neest pas quelque chose qui repose sur la croyance ou la foi, on peut la savourer et la comprendre soi-meme.

Que se passe-t-il lorsque vous en faites leexperience e

Vous ressentez leamour , la compassion immenses et vous serez submerges de gratitude. Votre souhait le plus cher est de partager cette verite et deaider les etres, oe queils soient, e se liberer de leur souffrance et e posseder ce bonheur ultime, cette grande paix naturelle, la paix du Bouddha.

Chaque fois que vous faites leexperience de cette paix dans votre meditation, meme modestement, priez du plus profond de votre ceur comme nous le faisons dans cette pratique de la bodhicitta tiree des preliminaires du Longchen Nyingthik du Dzogchen :

Hypnotises par la pure variete des perceptions
semblables aux reflets illusoires de la lune dans leeau
Les etres errent sans fin, egares dans les cercles vicieux du samsara.
Pour leur permettre de trouver confort et bien-etre dans la luminosite et leespace qui penetre tout de la vraie nature de leur esprit,
Jeengendre leamour, la compassion, la joie et
leequanimite incommensurables de leesprit deeveil, le ceur de la bodhicitta.

Votre souhait est que tous les etres trouvent la paix et le bonheur dans la vraie nature de leur esprit. Je crois queau vingt et unieme siecle, ce que tant de gens recherchent est la verite qui est en eux-memes. Chacun semble se poser cette question Qui suis-je e et aspirer ardemment e realiser son etre authentique, au-dele du soi egotique.

Par cette pratique, vous pouvez commencer e faire leexperience de votre nature veritable, et quand vous le faites, votre plus grand desir est que les autres arrivent e la meme comprehension. Parce que vous savez que non seulement cette comprehension nous montre qui nous sommes vraiment, mais de plus, queelle nous libere de nous memes.

Avoir une telle pratique est, me semble-t-il, deune importance extreme. Nous souhaitons tous la paix, nous avons tous le desir ardent de nous sentir bien, deetre un bon etre humain, deavoir un ceur chaleureux et deetre bienveillants. Mais souvent nous ne savons pas comment y arriver. Trop de choses occupent notre esprit, notre ceur semble ferme en permanence. Nous ne sommes pas libres, et plonges dans toute cette confusion, cette douleur et cette souffrance, nous pouvons facilement perdre espoir et sombrer dans la detresse.

Cependant, quand nous entendons la sagesse et la compassion presentes dans ces enseignements et que nous comprenons queelles commencent e ouvrir leeil de la sagesse, e ouvrir notre ceur et notre esprit e notre veritable nature et e la nature de toutes choses, nous sommes emplis de joie, deinspiration et deespoir.

Par la pratique, nous pourrions avoir une petite experience de cette paix, mais sans pouvoir y demeurer continuellement. Nous retombons dans nos habitudes et nos schemas de pensee ordinaires qui etaient prets e ressurgir.

Ceest le moment deetre plus vigilant que jamais, de nous rappeler constamment que cet esprit est comme un cristal, il est clair et pur. Tout comme un cristal prend la couleur du support sur lequel on le place, leesprit s identifie avec tout ce qui leoccupe, Si nous le laissons faire. Leesprit lui-meme est completement ouvert, il est au-dele du choix, de la dualite. Il peut tout aussi bien etre bon que mauvais.

Comme lea dit le Bouddha , avec nos pensees nous creons le monde . Nous sommes les artisans de notre monde, queil soit source de plaisir ou de souffrance : un monde de phenomenes karmiques, faeonne par nos pensees et nos actes.

Cependant, une fois que vous avez goete un tant soit peu e cette paix, que vous avez eu cet apereu, vous voudrez prendre la ferme resolution de ne pas retomber dans vos habitudes.

Dans la pratique bouddhiste de confession, oe leon reconnaet et purifie la negativite et les actes errones , on parle des quatre pouvoirs :

le pouvoir de la presence, ceest-e-dire la presence des bouddhas ;
le pouvoir du regret, celui que nous eprouvons e leidee deavoir cause du tort ;
le pouvoir de la resolution, qui est leengagement e ne plus jamais le refaire ;
et le pouvoir de la methode qui est la pratique, quelle queelle soit, que nous faisons pour purifier la negativite.

En fait, dans la pratique du Dzogchen, nous confessons toute notre negativite dans le Dharmadatou, leespace qui penetre tout de la nature de leesprit. Toutes nos pensees negatives sont purifiees dans la purete de notre nature inherente et leur obscurite est dissipee par cette clarte. En nous confessant, nous prenons la resolution de ne plus retomber dans leobscurite de la negativite et de garder notre ceur et notre esprit purs.

e present, nous comprenons mieux que jamais que

Nous sommes ce que nous pensons.
Tout ce qui seeleve, seeleve de nos pensees.
Avec nos pensees, nous creons le monde.
Parlez ou agissez avec un esprit impur et la souffrance seensuivra.
Parlez ou agissez avec un esprit pur et le bonheur seensuivra...

Cependant, quand vous parvenez par la meditation e leetat de bonte de la nature de leesprit, tout ce que vous dites est bonte, tout ce que vous voyez est bonte, tout ce que vous touchez est bonte, parce que vous etes la bonte meme. Vous etes naturellement pur, et ceci ne peut que se manifester e travers tout ce que vous faites, pensez ou dites.

Quand je pense e Jamyang Khyentse Chekyi Lodre, e Dudjom rimpoché, e Dilgo Khyentse rimpoché et e tous les grands maîtres, je me demande : Comment peuvent-ils etre ainsi e Comment est-ce possible que, quoi queils fassent, ce soit toujours un bienfait pour les etres e

La reponse est : parce queils demeurent dans cet etat de bonte. Ceest ainsi queils nous inspirent et nous redonnent espoir.

Quand les gens ordinaires comme nous voient Sa Saintete le Dalai -Lama, ils reprennent espoir en lehumanite. Realiser queil existe un etre humain aussi bon nous inspire car nous comprenons que nous aussi, nous pouvons devenir un etre humain vraiment bon, comme lui.

Les grands pratiquants, hommes ou femmes, personnifient cette bonte. Tout ce queils font est benefique car ils demeurent continuellement dans cet etat, grece e la discipline qui consiste e maintenir la purete de leesprit. ils ne sont jamais pervertis. Toujours purs, ils agissent mes par cette bonte, et ils y demeurent fermement.

Parfois, on se sent vraiment en contact avec soi-meme, avec les autres et avec tout leunivers et leon fait leexperience deune profonde paix interieure. Quiconque a la chance deavoir une petite experience de cette paix interieure devrait prendre sur le champ la resolution de la maintenir, non seulement pour son propre bien, mais aussi pour le bien du monde entier.

Quand vous etes dans cet etat, ce qui est extraordinaire, ceest que meme si vous ne faites pas grand-chose, votre etre meme est un bienfait pour autrui. Et ce, aussi longtemps que vous preserverez la bonte, la purete dans votre esprit et votre ceur, dans votre motivation et dans votre etre.

Que nous soyons bons ou mauvais en apparence, nous pouvons recevoir leurs benedictions. Tout ce que nous pouvons etre est seulement passager ; toutes nos illusions peuvent etre purifiees parce que notre nature fondamentale est bonte.

Les nuages peuvent assombrir le ciel, mais il nous suffit simplement de les depasser pour realiser leexistence deun ciel infini qui nea jamais ete touche par les nuages.

Dans le Dzogchen, on utilise souvent leexemple du miroir. Notre nature veritable est semblable au miroir : il reflete toutes sortes de choses, mais, et ceest cela qui est merveilleux, les reflets ne souillent jamais le miroir. Quelle que soit notre faeon deetre, notre vraie nature reste pure et immaculee.

Il est dit que nous avons tous la nature de bouddha, et ceest la verite. Les bouddhas eux-memes ne peuvent la rendre meilleure, et nous, les etres sensibles, avec toute notre confusion et notre negativite, ne pouvons la corrompre. Cela signifie que rien ne peut la toucher ; elle est immuable ; elle est increee ; elle est notre nature veritable, elle ne peut etre ni souillee ni amoindrie. Ceest la bonte immuable.

Site réalisé par christian RASOTTO 06 17 08 68 09